Le Kasaï Oriental Oasis de paix autrefois, malgré les contradictions internes entre ses fils et filles, expression de la pluralité d’opinion et reflet d’une tradition fortement démocratique est ce jour entrain de rejoindre à petit pas les autres foyers de la violence en République Démocratique du Congo où les armes remplacent le dialogue et la négociation, comme moyen ultime pour exprimer des revendications et imposer ses points de vue.
L’immobilisme de la communauté internationale à travers la MONUSCO dont le bureau est implanté au Kasaï Oriental et qui enregistre au jour le jour des doléances et autres préoccupations des acteurs politiques face aux multiples cas de violence politique et autres violations flagrantes et graves des droits de l’homme, constitue une source d’inquiétude qui justifie le peu d’intérêt de la population face à cette institution internationale dont les animateurs ne fournissent pas suffisamment d’effort pour détecter à l’avance les signes des menaces qui pèsent sur la paix sociale et politique dans cette partie de la République réputée pourtant frondeuse.
Les observateurs avertis de la politique au Kasaï Oriental et à Mbuji Mayi s’inquiètent de voir que depuis quelques années cette ville est le théâtre des violences armées enregistrées dans le périmètre d’intérêt minier qui profitent à opérateurs économiques du secteur de diamant dont certains ont réussi à doter les creuseurs artisanaux d’armes de guerre pour rivaliser avec les policiers de mine et les gardes miniers de la MIBA commis à la sécurisation du polygone minier de la MIBA.
Ce phénomène qui au début était négligeable, a pris à ce jour des proportions inquiétantes et s’exprime même en dehors du secteur minier et Déjà des victimes se comptent par centaines qui ont perdu la vie du fait des hommes en armes surnommés suicidaires.
Les nombreuses complicités qui incluent à la fois des autorités de la police nationale congolaise et de l’armée sans oublier certaines autorités politico-administratives rendent difficile et délicate la recherche des solutions durables à la menace permanente qui pèse sur les habitants de la ville de Mbuji Mayi.
La recherche du diamant au polygone minier de la Miba est la cause de ces violences armées dont les auteurs et commanditaires se recrutent dans le milieu des opérateurs économiques du secteur de diamant, dans les rangs de l’armée et de la police nationale congolaise et même parmi des autorités politico-administratives.
L’arrivée de certaines de ces opérateurs économiques du secteur de diamant dans la vie politique du Kasaï Oriental à la faveur des élections politiques 2006-2011 s’est faite avec un transfert de cette violence armée du secteur de diamant dans la vie politique avec tout ce que cela comporte comme conséquence.
Les acteurs majeurs qui soutiennent le phénomène dit « suicidaire » pour désigner les creuseurs artisanaux armés qui font des incursions au polygone minier de la Miba pour exploiter le diamant en tuant les policiers de mine, gardes miniers et autres creuseurs sont ceux-là qui tiennent à ce jour les rênes du pouvoir politique au Kasaï Oriental.
Ils n’hésitent pas à faire recours à la violence armée pour semer la panique, la terreur et, faire des victimes dans les rangs des adversaires politiques traités désormais comme ennemis politiques suivant les méthodes propres aux opérateurs économiques du secteur de diamant devenus acteurs politiques par un hasard de circonstance. Telle est la situation que vit la ville de Mbuji Mayi où les cas de tueries, assassinats ciblés, enlèvements, tortures sont régulièrement signalés.
La ville de Mbuji Mayi a déjà enregistrée de nombreuses victimes de ces méthodes fortes utilisées par ceux qui tiennent à se maintenir au pouvoir au Kasaï Oriental par défi. Des exécutions sommaires avant, pendant et après les élections du 28 novembre 2011 avec un record de 11 citoyens tués, 19 citoyens enlevés, séquestrés et torturés à la résidence officielle du gouverneur du Kasaï Oriental transformée pour la circonstance en état major de sa campagne électorale et lieu de détention et torture de ses adversaires politiques livrés à sa milice constituée des sportifs certains armés des armes, de guerre, de grenades offensives militaires sont rendus coupables de plusieurs cas de viol tortures, atteinte à l’intégrité physique de paisible citoyens.
Bref, des violations graves de droits de l’homme sont enregistrées à Mbuji Mayi du fait des incursions en politique des bandes armées à la solde des policiers diamantaires qui ont importé ce phénomène dans le monde politique au Kasaï Oriental.
A ce sujet, une requête a été adressée en date du 29/04/2012 au bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme MONUSCO Kinshasa pour l’ouverture des enquêtes par une commission indépendante.
L’Office du procureur Général de la République près la cour suprême de justice a été également saisie pour les mêmes faits.
Toujours à l’Office du procureur Général de la République près la cour suprême de justice, il nous revient qu’un dossier judiciaire est ouvert.
Il vise le gouverneur du Kasaï Oriental Monsieur Alphonse Ngoyi Kasanji pour son implication éventuelle, lui et ses services dans l’enlèvement, séquestration et tentative d’assassinat de Monsieur Benoît Kazadi Kabeya à Mbuji Mayi en date du 11/05/2012, au moment où ce dernier revenait d’une émission de débat politique organisée par la radio télévision debout Kasaï au sujet des violations flagrantes des droits de l’homme et insécurité à Mbuji Mayi et au Kasaï Oriental.
Face à la lenteur et aux tergiversations qui s’observent tant du côté du bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme MONUSCO Kinshasa, s’agissant de l’ouverture d’enquêtes indépendantes sollicitées, que du côté de l’Office du procureur Général de la République près la cour suprême de justice qui doit diligenter des poursuites contre les auteurs et commanditaires de ces violations graves des droits de l’homme à Mbuji Mayi, les organisations des droits de l’homme actives au Kasaï Oriental regroupent les victimes de ces actes en association en vue de saisir directement le bureau du procureur près la cour pénale internationale, afin de contourner l’inertie des instances nationales dont l’attitude frise la complicité et encourage l’impunité.
Les révélations récentes faites par M. Wakana, fanatique de l’équipe de SANGA BALENDE et proche collaborateur du gouverneur NGOYI KASANJI Alphonse viennent consolider la démarche de ceux qui exigent l’ouverture des enquêtes indépendantes sur les tueries et autres violations flagrantes des droits de l’homme à Mbuji Mayi et la poursuite en justice de leurs auteurs et commanditaires.
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