Dans une Déclaration conjointe faite à Kinshasa par le Groupe des bailleurs
Genre en RDC, les ambassades du Royaume-Uni, du Canada, de la Suède, du
Royaume de Belgique et de la France ainsi que l’Agence américaine pour le
développement international (USAID) et la Délégation de l’Union européenne,
saluent la nomination de madame Jeannine Mabunda Lioko Mudiayi comme
Conseillère spéciale du Chef de l’Etat en matière de lutte contre les violences
sexuelles et le recrutement d’enfants.
Le Groupe des bailleurs, engagé en
faveur d’une amélioration du statut des femmes et des jeunes filles, est très
actif dans la lutte contre les violences sexuelles.
« Nous sommes convaincus que cette
nomination, fera progresser la lutte contre les violences sexuelles, le
recrutement et l'utilisation d'enfants par les forces et groupes armés présents
en République Démocratique du Congo », dit-il.
Le Groupe des bailleurs, notamment dans
le cadre du Groupe thématique Genre, appuie le ministère du Genre, de la
Famille et de l'Enfant dans le processus de révision de la Politique nationale
du genre et la Stratégie national de lutte contre les violences sexuelles.
« Nous offrons tout notre
soutien et notre collaboration à madame la Conseillère spéciale et souhaitons
avec impatience la rencontrer pour échanger sur nos priorités respectives et
continuer, ensemble, la lutte contre les violences sexuelles »
martèle-t-il.
Dans une déclaration commune, la Représentante spéciale du
Secrétaire général sur les violences sexuelles en conflit, Zainab Hawa Bangura,
et la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés, Leila
Zerrougui ont salué aussi la nomination d'un Conseiller Spécial du Chef de
l'Etat en matière de lutte contre les violences sexuelles et le recrutement
d'enfants par Joseph Kabila.
Selon les Représentantes
spéciales, cette nomination par le Président Joseph Kabila de Jeannine Mabunda
Lioko Mudiayi comme Conseiller Spécial du Chef de l'Etat en matière de lutte
contre les violences sexuelles et le recrutement d'enfants, marque une nouvelle
ère dans la lutte contre la violence sexuelle liée aux conflits et le
recrutement et l'utilisation d'enfants en RDC.
« Cette nomination démontre
l'engagement personnel du Président Kabila à lutter contre la violence sexuelle
liée aux conflits et le recrutement et l'utilisation d'enfants en RDC », ont
déclarés Mme Bangura et Zerrougui.
« Elle intervient à un moment
crucial, alors que le gouvernement de la RDC fait des progrès et affirme une
plus grande prise en charge de la lutte pour mettre fin à la violence sexuelle
liée aux conflits et au recrutement et à l'utilisation des enfants dans ses
forces armées », ont-elles ajouté.
Recrutement des
enfants-soldats RDC : avertissement de l'ONU
Selon le rapport des Nations Unies, les enfants ont été gravement
affectés par plusieurs vagues de conflit, en particulier dans les provinces de
l'Est de la RDC. Ils ont été tués, mutilés, victimes de violences sexuelles et
enlevés par toutes les parties impliquées dans le conflit.
Des centaines d'écoles et hôpitaux ont été attaqués ou utilisés à des
fins militaires.
Telles sont les principales conclusions du rapport présenté aujourd'hui
par la Représentante spéciale des Nations Unies pour les enfants et les conflits
armés au Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les
conflits armés.
« L'instabilité structurelle de l'est de la RDC, la multiplicité des
groupes armés et la faiblesse de l'autorité de l'Etat ont rendu les enfants
extrêmement vulnérables à toutes les formes de violences liées au conflit, » a
déclaré Mme Zerrougui, lors de la présentation du rapport.
L'ONU a documenté près de 4.200 cas de recrutement et utilisation de
garçons et filles par des groupes et forces armées gouvernementales. Un tiers
des cas recensés impliquent des enfants de moins de 15 ans. Le rapport a
également documenté plus de 900 cas de violences sexuelles contre des enfants
perpétrées par toutes les parties impliquées dans le conflit, tout en
reconnaissant qu'un plus grand nombre d'enfants pourrait avoir été victimes de
viols et d'autres formes de violences sexuelles.
Le plan d'action signé en 2012 par le gouvernement de la RD Congo pour
mettre fin au recrutement et à l'utilisation d'enfants ainsi qu'aux violences
sexuelles perpétrées par les Forces armées de la RDC (FARDC) a conduit à la
libération de centaines d'enfants. Des ordres militaires ont été émis pour
protéger les enfants. D'autres mesures pour mettre fin et prévenir le
recrutement, tels que des mécanismes de vérification d'âge, sont actuellement
mises en place ; elles devront toutefois être renforcées dans tout le pays.
En mars dernier, le gouvernement a déclaré son soutien à la campagne
'Des enfants, pas des soldats' et s'est engagé à remplir toutes les conditions
nécessaires pour mettre fin et prévenir le recrutement d'enfants dans les FARDC
d'ici la fin de 2016.
«Le gouvernement a montré que des progrès sont possibles, » a déclaré
Leila Zerrougui. « Le succès du plan d'action est essentiel. Nous ne réussirons
jamais à contraindre la multitude de groupes armés de la RDC à renoncer au
recrutement d'enfants si l'armée du pays continue de figurer sur la liste du
Secrétaire général. »
La Représentante spéciale a ajouté que la lutte contre l'impunité est essentielle
pour protéger les enfants du pays. Même si des enquêtes et poursuites
judiciaires ont déjà eu lieu, il faut que les auteurs de violations graves
contre les enfants soient traduits en justice de manière systématique.
Mme Zerrougui a appelé la communauté internationale à continuer à
soutenir les autorités congolaises pour réaliser des progrès qui auront un
impact durable dans la vie des enfants.
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