Après
la honte observée au premier et second degré, les haut Magistrats de la Cour
Suprême de Justice (CSJ) ont l’intérêt cette fois ci de laver l’image de la
justice Congolaise dans le feuilleton judiciaire Chebeya, nom de brave
défenseur des Droits de l’homme assassiné avec son chauffeur, Fidèle Bazana, le
1er Juin 2010 dans les installations de l’Inspection générale de la
Police.
Ainsi donc, la Cour Suprême de Justice CSJ
siègeant en matière administrative organise une audience publique du procès relatif
au double assassinat dans la nuit du 01 au 02 juin 2010, des défenseurs des
droits humains Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi,
respectivement ancien Directeur Exécutif et chauffeur, chargé de dispatching,
tous deux membres effectifs de la VSV. Cette audience publique intervient trois
jours après la confirmation des charges par la justice sénégalaise contre le
Maj Paul Mwilamnbwe, ancien chef de la sécurité de John Numbi et l’un des policiers en fuite, condamné par
contumace par la justice militaire.
L’audience de ce jour est enrôlée sous le
n°R.CONST.256/TSR, mettant en cause la veuve de Floribert Chebeya et consorts
contre le commissaire supérieur principal Mukalayi Wa Mateso et consorts.
Pas d’espoir avec cette haute juridiction du
pays qui devrait tout faire, pour entendre le général John Numbi Ntambo Banza,
considéré comme le suspect N 1 dans cette affaire du double assassinat de
Chebeya et Bazana.
Pour mémoire,
la CSJ avait été saisie le 13 mai 2013,
par le Conseil des parties civiles pour inconstitutionnalité des arrêts avant
dire droit rendus par la Haute Cour Militaire (HCM) où se déroule le procès en appel sur
l’assassinat des deux membres effectifs précités de la VSV, victimes de
l’exécution sommaire et extra judiciaire dans les installations de l’Inspection
Générale de la Police Nationale Congolaise (PNC), actuel Commissariat Général
sis, Kinshasa/Lingwala.
Mais depuis lors, la CSJ a brillé par un
mutisme que d’aucuns ne comprenaient, renforçant ainsi la conviction relative à
l’absence de volonté politique dans le chef des autorités rdcongolaises de
contribuer effectivement à la manifestation de la vérité sur les circonstances
réelles de cet ignoble assassinat.
Partie civile dans ce dossier, la VSV espère que
l’audience publique de ce vendredi 29 août 2014 par la CSJ n’est pas la
résultante de la saisine, par des parties civiles de la justice sénégalaise à
compétence universelle mais plutôt, va contribuer à faire évoluer positivement
le dossier.
Avec l’audience de ce jour, VSV invite les
autorités de la RDCongo en général et celles de la justice en particulier à
donner des signaux forts et rassurants dans le cadre non seulement de la lutte
contre l’impunité, mais aussi et également, contre la consécration du régime
des intouchables, en procédant effectivement à l’arrestation immédiate et sans
condition du général John Numbi Banza Tambo, en sa qualité du suspect n°01 et
les exécutants Christian Ngoy Kenga-Kenga ainsi que Jacques Mugabo de l’ignoble
assassinat de deux défenseurs des droits humains, en l’occurrence Floribert
Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi.
D’après certaines sources basées au Katanga,
Christian Kenga Kenga et Jacques Mugabo circulent librement à Lubumbashi,
chef lieu de la province du Katanga où
se trouve également leur Maitre John Numbi depuis sa suspension par le Conseil
Supérieur de la Défense.
Ancien garde
du corps de Laurent Nkunda, Jacques Mugabo avant d’être récupéré par John Numbi
après la fameuse opération « Umoja Yetu » faisait partie par la suite avec Christian Ngoy dans
le fameux bataillon Simba de triste mémoire.
Rappel
des faits
Dans la nuit du 1er au 2 juin 2010, le corps
de Floribert Chebeya fut retrouvé sans vie dans sa voiture à la sortie de
Kinshasa. Quant au corps de Fidèle Bazana qui l’accompagnait, il n’a jamais été
retrouvé.
Le 23 juin 2011, la Cour militaire de
Kinshasa-Gombe reconnaissait la responsabilité civile de l’Etat congolais dans
l’assassinat de Chebeya, ainsi que dans l’enlèvement et la détention illégale
de M. Bazana par plusieurs de ses agents. Elle condamnait aussi cinq des huit
policiers prévenus, dont quatre à la peine capitale et un à la prison à
perpétuité.
Mais, trois des condamnés à mort étaient en
cavale, et trois policiers dont l’instruction avait pourtant révélé le rôle
dans la disparition d’éléments de preuve, ont été acquittés.
En effet, de hauts responsables de la police,
dont le général John Numbi, pourtant suspecté d’être le commanditaire de ces
crimes, ne figuraient pas sur la liste des prévenus. Cette situation d’impunité
avait remis sérieusement en cause l’indépendance de la justice dans cette affaire.
Le 7 mai 2013, la Haute cour militaire,
saisie en tant que juridiction d’appel, s’était déclarée incompétente pour
statuer sur deux questions préjudicielles soulevées par les parties civiles et
a décidé de saisir la Cour suprême de justice qui fait office de Cour
constitutionnelle, suspendant l’examen de l’appel sans fixer de nouvelle
audience.
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