Le
Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) a annoncé hier lundi 24 Mars courant, la mort d'au moins
de 98 personnes à la suite du naufrage survenu le 22 mars, d'un bateau ramenant
des réfugiés congolais d'Ouganda en RDC.
En
effet,le naufrage sur le lac Albert, le 22 mars, n'a pas fait 19 morts comme
initialement annoncé par la presse ougandaise. Le bilan est en réalité cinq fois plus lourd : 98
personnes ont trouvé la mort, a indiqué le Haut Commissariat des Nations Unies
pour les Réfugiés(HCR).
"Sur
la base des renseignements reçus jusque-là par le Haut-commissariat aux
réfugiés (HCR) de la part des autorités et de réfugiés, 41 personnes ont été
secourues et 98 corps ont été retrouvés", a indiqué, le 24 mars, le HCR
dans un communiqué, ajoutant être "choqué et attristé" par cette
"tragédie [...] au cours de laquelle un grand nombre de réfugiés
congolais, dont des enfants, se sont noyés".
Le bilan
de la catastrophe pourrait encore s'alourdir dans la mesure où il pourrait y
avoir eu jusqu'à 250 personnes à bord, selon l'agence onusienne.
"Le
bateau qui a fait naufrage était l'un des deux partis samedi matin du district
de Hoima, sur la rive orientale du lac et qui transportait des réfugiés [...]
rentrant chez eux de leur propre initiative", précise le communiqué du
HCR.
Le HCR
indique que les survivants ont été recueillis à son centre de transit de
Bundibugyo (au sud du lac, à la frontière avec la RDC), où ils sont pris en
charge par l'État ougandais, le HCR et ses partenaires, notamment sur le plan
de l'"aide psycho-sociale".
Entretemps,
l'identification des victimes par des proches accourus de RDC se poursuit à
l'hôpital du district, ajoute le HCR.
St/Absence de gilets de sauvetage à bord
La
navigation sur les grands lacs d'Afrique centrale peut s'avérer aussi
périlleuse qu'en haute mer lorsque les conditions météorologiques sont
mauvaises. Les accidents se soldent souvent par des bilans très lourds, en
raison de l'absence de gilets de sauvetage à bord et du fait qu'une grande
partie de la population ne sait pas nager.
Ironie
tragique du sort, le naufrage de samedi a eu lieu quelques jours seulement
après le lancement d'une campagne des autorités congolaises pour imposer le
port du gilet de sauvetage sur toutes les embarcations naviguant en RDC.
St/Que sont –elles les victimes ?
Ces réfugiés tombés dans ce naufrage sont ceux qui avaient fui Kamango, Kahondo, Nobili et environs, en Chefferie de Watalinga , territoire de BENI, au Nord-Kivu, en RDC), entre juillet et décembre 2013.
Ils s'étaient installés au départ dans les localités frontalières de la RDC, en District de Bundibugyo, particulièrement dans le Camp des réfugiés de BUBUKWANGA (30km-Est de la frontière) avant d'être ramenés de force par les autorités Ougandaises dans le Camp des Réfugiés de Kyangwali, en District de Hoima, à plus ou moins 350km-est de la frontière congolo-ougandaise.
C'est lorsque ces Congolais ont appris de la libération de leurs villages par les FARDC engagés dans l'opération SOKOLA1 contre les ADF-NALU (rebelles ougandais actifs en RDC) qu'ils se sont décidés de regagner leur Congo natal.
2 navires motorisés ont été mis en contribution le matin de samedi 22 mars pour évacuer ceux qui insistaient pour leur retour au bercail. Si la première embarcation est arrivée en destination, la deuxième avec à son bord 292 personnes a fini sa course en plein Lac Albert.
C'était aux environs de 9h locale, soit après 2h de décollage, que l'incident s'est produit. Seulement 41 personnes ont survécu au naufrage, dont le Capitaine, son équipage (tous ougandais) et quelques réfugiés congolais.
Le dimanche 23 mars, 34 corps sans vie ont été repêchés des eaux. 19 ont été conduits à Nobili, dont 5 adultes et 14 enfants ensevelis le soir (de dimanche) à NOBILI et à KAHONDO, non loin de KAMANGO, en Chefferie de Watalinga. 15 autres corps, encore dans la morgue de BUNDIBUGYO (Ouganda) seront amenés ce lundi à NOBILI. Les recherches se poursuivent pour retrouver les 217 corps qui traînent encore dans le lac Albert.
Jusqu'à l'instant, le mauvais (l'excès de) chargement et la vétusté de la pirogue sont les causes formelles attribuées audit accident lacustre, au coté de l'ivresse du Capitaine (selon certaines sources policières ougandaises).
Curieusement, le gouvernement central n’a pas décrété le deuil national pour pleurer ces compatriotes qui revenaient de l’Ouganda où ils s’étaient réfugiés suite aux atrocités commises dans leurs territoires par des groupes armés à l’Est de la République démocratique du Congo. Aucune attitude de deuil, ni un quelconque message de condoléances adressé aux familles éplorées ou à l’ensemble du peuple congolais.
Le ministre des Affaires sociales est appelé à
prendre toutes les dispositions utiles pour retrouver d’autres corps enfouis
sous le lac Albert, et enterrer dignement les corps sans vies retrouvés après
le naufrage.
Par Godé Kalonji et Lefis Matady
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