L’Association Africaine de défense des
droits de l’homme (ASADHO) par l’entremise de son président national, Me Jean
Claude Katende Mukendi vient d’adresser une lettre au Secrétaire Général des
Nations Unies, pour attirer l’attention de ce haut fonctionnaire Onusien sur l’initiative de la Majorité Présidentielle au pouvoir à Kinshasa tendant à réviser
les dispositions de article 220 de la Constitution.
Cet article stipule que (…. le nombre
et la durée des mandats du Président de la République...ne peuvent faire
l'objet d'aucune révision constitutionnelle).
Pour l’Asadho, doter le pays d’une
nouvelle Constitution pourrait mettre en danger les efforts
fournis par les Nations Unies depuis novembre 1999 pour mettre fin à la guerre et
créer les conditions d’une paix durable en République Démocratique du Congo.
« Les
Nations Unies, particulièrement à travers
la MONUC et ensuite la MONUSCO,
ayant contribué énormément à mettre
fin aux différents conflits armés
que le pays a connus depuis 1994 et à créer les conditions nécessaires à
l’établissement d’un régime démocratique, il n’est pas acceptable que certains politiciens congolais créent de nouveau des
conditions qui pourraient favoriser d’autres conflits socio politiques ou armés
par la seule envie de conserver le pouvoir politique à n’importe quel prix »,
tance Me Jean Claude Katende.
L’Ongdh pense que les
perspectives de la Majorité Présidentielle de réviser les dispositions de l’article 220 de la Constitution ou de doter
le pays d’une nouvelle Constitution risqueraient de faire resurgir des conflits qui minent la paix et la
démocratie, en aggravant la situation des droits de l’Homme déjà très
préoccupante.
Sans
être contre le Président Joseph KABILA, en tant que personne,
l’As adho s’oppose à la révision de
l’actuelle Constitution et ou à toute initiative tendant à doter le pays d’une nouvelle constitution.
Pour
l’Asadho, cette initiative tendant à
réviser la constitution n’est pas justifiée par de motivations démocratiques, mais par la seule envie de certains congolais de permettre au Président Joseph KABILA de
conserver le pouvoir en violation de la Constitution actuelle. Ce qui serait
nuisible à la paix et au développement démocratique du pays.
Craintes de l’Asadho
En
2011, le Président Joseph KABILA ayant obtenu un deuxième mandat
présidentiel à l’issue d’une élection
très contestée à cause des fraudes à large échelle qui l’avaient caractérisées,
la majorité de congolais n’accepterait pas qu’il obtienne un troisième mandat
en révisant la Constitution, indique
l’Asadho dans sa lettre .
La
conservation du pouvoir dans ces conditions ne serait que la prise du pouvoir politique par les moyens non
démocratique. Les mêmes causes produisant les mêmes les effets, l’Asadho craint des nouveaux
troubles socio politiques auxquels l’armée et la police nationale pourraient
réagir violemment ne créent des lendemains incertains tant pour les populations
civiles et que pour la région de grands lacs.
Asadho craint le pire avec les appels de
certains partis politiques à faire usage de l’article 64 de la Constitution dans le cas où la Majorité Présidentielle
imposerait la révision des dispositions de l’article 220 de la Constitution
relatif à la durée et au nombre de mandat du Président de la République ou
doterait le pays d’une nouvelle Constitution.
En effet, l’article 64 dispose que « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe
d'individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l'exerce en violation des
dispositions de la présente Constitution... ».
Cet article consacre « la résistance populaire
» comme une modalité pour protéger notre
Constitution et sauver la démocratie.
Si pareille résistance a lieu, il y a de fortes
chances que l’armée et la police nationale puissent réagir avec violence comme
cela a été le cas lors de la contestation des résultats de l’élection
présidentielle de 2011. D’où la crainte de l’Association africaine de défense
des droits de l’homme de voir le pays sombrer dans un chao.
Rupture du consensus national
Pour l’asadho, toute tentative de réviser l’article
220 de la Constitution pour permettre au Président Joseph KABILA de briguer un
troisième mandat briserait le consensus qui a conduit à la réunification du
pays, à la paix et la mise en place des institutions actuelles.
En l’absence de tout consensus, et parce que la Majorité Présidentielle
voudrait décider seule de l’avenir politique du Congo, il y a un sérieux risque
que la situation de guerre qui prévalait au pays avant l’Accord global et
inclusif vienne encore endeuiller le pays, craint l’asadho.
C’est ainsi que l’Asadho exhorte les Nations Unies à peser de tout leur poids sur les acteurs
politiques congolais pour que ce consensus auquel elles (Nations Unies)ont
contribué soit maintenu.
Le
désintéressement de la communauté internationale du Congo.
L’Asadho est d’avis que les dangers que la
République Démocratique du Congo court avec la tentative de réviser les
dispositions de l’article 220 de la Constitution pour que le Président Joseph
KABILA reste au pouvoir après 2016 sont aussi connus par Ban Ki Moon. Mais
l’Ongdh regrette la duplicité de la communauté internationale du Congo.
Mais l’Asadho garde l’espoir que les Nations Unies
feront tout ce qui rentre dans leur mandat pour qu’aucun dirigeant congolais ne
crée des situations de nature à anéantir les espoirs de la grande majorité des
congolais qui est de voir la démocratie se consolider et la reconstruction
commencée sous la présidence du Président Joseph KABILA se poursuivre par un
autre président qui sera élu en 2016.
Par Godé Kalonji
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