Au terme d’une enquête sur
les conditions des vies des épouses des militaires et policiers, menée dans
différents camps à Kinshasa, l’Association Africaine de Défense des droits de
l’homme (ASADHO) a présenté le mercredi dernier à la presse, un rapport
intitulé « Où sont les droits des femmes des militaires et policiers ».
Dans ce document, l’Ongdh
déplore les conditions des vies des femmes des militaires et policiers dans les
casernes de Kinshasa où l’accès à l’eau potable, à l’énergie, à l’environnement
sain, à l’éducation et à la sécurité alimentaire ne pas pris en compte par
l’Etat Congolais.
Me Jean-Claude Katende,
président national de l’Asadho explique que ces mauvaises conditions de vie des
épouses de ceux qui sont garantissent la sécurité du pays ne favorisent pas une
meilleure prise de conscience à leurs époux à mieux servir la nation.
A l’occasion de la journée
internationale de la femme, l’ASADHO publie toujours un rapport ou une
déclaration qui aborde une question des droits des femmes.
Pour la journée
internationale de cette année, le 8 mars 2014, elle a décidé de publier le présent
rapport qui aborde les conditions de vie des femmes et enfants des militaires
et des policiers.
Au regard des éléments
obtenus lors de la première descente dans les camps, il avait paru important,
pour l’Ongdh d’effectuer une autre descente dans différents camps militaires de
Kinshasa, pour recueillir des informations supplémentaires ou pour obtenir des
précisions sur certaines questions, c’est la raison qui a fait que le rapport
soit publié au mois d’avril 2014, a précisé Me Jean-Claude Katende.
Il y a lieu de rappeler que
dans un pays qui a été confronté à la guerre pendant plus de deux décennies,
l’armée et la police joue un rôle important tant pour la protection des
personnes que du territoire national.
Mais les conditions des vies
de femmes des militaires et policiers laissent à désirer d’après le rapport de
l’Asadho.
Asadho estime que pour que
les militaires et les policiers jouent le rôle de protection des personnes et
leurs biens avec un grand sens de responsabilité, il est important qu’eux et
les membres de leurs familles soient traités par le Gouvernement avec justice
et dignité.
Conditions
inhumaines
Pour permettre au gouvernement
de la RDC de mieux connaitre les conditions de vie dans lesquelles les femmes
et enfants des militaires vivent, l’ASADHO a initié une enquête dans 9 camps
militaires et de la police de la ville de Kinshasa.
Il ressort de l’analyse des
donnés recueillies dans les 9 Camps que
les femmes et enfants des militaires et policiers vivent dans une précarité totale.
Leur jouissance des droits
fondamentaux tels que le droit à un logement décent, à l’accès à l’eau potable
et à l’énergie électrique, à l’éducation, à un environnement sain, à
l’alimentation, à la santé, et à la prise en charge des veuves est très limitée,
dit Me Katende.
Pour l’Asadho, la solde qui
est donnée aux militaires et aux policiers ne peut pas leur permettre de vivre
et de prendre soins de leurs femmes et enfants comme des êtres chers. Ce qui
fait que les femmes et les enfants des militaires et des policiers sont obligés
de faire le petit commerce pour nouer les deux bouts du mois.
Cette situation explique en
partie pourquoi la corruption gangrène l’armée et la police, tance Me Katende.
Pourquoi les militaires et les policiers utilisent leur armée pour tuer, pour
rançonner les citoyens et piller les biens appartenant à autrui ?,
s’interroge-t-il.
L’Asadho a formulé quelques
recommandations au gouvernement de la RDC, notamment, l’amélioration de la
solde des militaires et policiers, la prise en charge des veuves et
progénitures de ces derniers et autres.
« Pour bâtir une armée
et une police capables d’assumer leurs missions républicaines, il est important
que la prise en charge sur tous les plans des militaires et des policiers soit
au cœur des programmes et politiques du Gouvernement », a conseillé Me
Katende.
L’Asadho appelle Kinshasa a
assuré aux militaires, policiers et membres de leurs familles les conditions
socio professionnelles qui leur permettent d’accomplir avec responsables et
efficacité la mission délicate qu’ils ont de protéger l’Etat congolais.
L’armée et la police ont été
décriées plusieurs fois à cause de leur implication dans les violences
sexuelles, dans les extorsions, dans les pillages, ce qui n’est pas acceptable,
mais ces deux structures vivent dans les conditions proches de l’esclavage. Ce
qui n’est pas aussi acceptable.
Pour sortir les militaires
et policiers de cette situation, il est important que le Président de la
République puisse honorer ses promesses faites en 2011 d’assurer aux militaires
et aux policiers une jouissance effective des droits fondamentaux par la
réhabilitation des casernes existantes, l’aménagement et la construction de
nouvelles casernes, la construction des infrastructures médico-sanitaires, la
réinsertion des veuves et orphelins des militaires. C’est à ce prix que les
conditions de vie des militaires, des policiers et de leurs femmes et enfants
peuvent s’améliorer.
Par Godé Kalonji
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