Rechercher dans ce blog

jeudi 15 mai 2014

Expulsions barbares et brutales des ressortissants de la RDC de Brazzaville :Parmi les expulsés, quatre demandeurs d’asile et réfugies ont franchi la frontière vers Kinshasa pour fuir des rafles à Brazzaville


Amnesty International appelle les autorités de la République du Congo à mettre fin aux expulsions massives et mène des enquêtes sur les allégations de violations des droits humains commises dans le cadre de l’opération « Mbata ya Mukolo ».

L’Ongdh a dans un communiqué rendu public hier mardi, demandée aux autorités de la RDC de tout faire ,pour apporter une aide adéquate aux dizaines de milliers de personnes qui sont arrivées à Kinshasa, notamment en termes de soins médicaux, d’abris, d’eau potable et de nourriture.


« Il est crucial que les autorités de la RDC coordonnent leurs efforts avec les organisations locales et internationales, notamment les agences de l’ONU présents à Kinshasa, en vue d’aider les personnes rentrées chez elles et d’éviter une nouvelle crise humanitaire dans le pays », a déclaré Sophie Rosenberg, Campaigner - Democratic Republic of Congo/Great Lakes  à Amnesty International.

Selon Amnesty International, durant l’opération Mbata ya Mukolo, de nombreuses personnes auraient vu leurs droits bafoués par des membres des forces de sécurité à Brazzaville. Il s’agit des cas des  viols, actes de torture, arrestations arbitraires et détentions illégales.

A en croire l’Ongdh, la majorité des personnes arrivées à Kinshasa vivent dans des conditions épouvantables dans divers quartiers de la capitale, dans des familles d’accueil ou des camps de fortune, sans accès satisfaisant à un abri, à de la nourriture ni à des centres de soins.

Nombre des personnes expulsées ont affirmé  à Amnesty International que les autorités n’avaient pas vérifié si elles se trouvaient légalement ou illégalement en République du Congo avant de les expulser. Or, de nombreux ressortissants de la RDC ont les papiers requis pour résider en République du Congo, affirme l’Ongdh.

L’opération policière a engendré une vague de peur parmi les réfugiés et les demandeurs d’asile en République du Congo.

 Des réfugies et des demandeurs d’asile parmi les expulsés


Une source au sein du bureau du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Kinshasa a assuré à Amnesty International avoir eu connaissance de trois cas de réfugiés et de demandeurs d’asile congolais renvoyés durant cette opération, en violation du droit international relatif aux réfugiés, garanti par la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés.

Amnesty International a été informée d’au moins quatre cas de réfugiés ou demandeurs d’asile se trouvant en République du Congo, qui ont été détenus à Brazzaville avant d’être libérés.

Pour l’Amnesty International, les expulsions collectives violent le droit international.

La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ratifiée par la République du Congo, interdit les expulsions collectives d’étrangers. Cette interdiction découle des garanties de procédure contre les expulsions arbitraires, notamment de l’article 13 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), ratifié par la République du Congo comme par la RDC.

Chaque étranger ayant le droit à une décision individuelle sur son expulsion, les expulsions massives ou collectives, ainsi que d’autres formes d’expulsion sommaire, sont illégales.

En outre, les expulsions massives ne permettent pas d’identifier les personnes habilitées à bénéficier d’une protection internationale, comme les réfugiés.


Amnesty International exhorte les autorités congolaises à veiller à ce que les allégations de violences fassent l’objet d’investigations poussées, à ce que les auteurs présumés soient poursuivis en justice lorsque les éléments recueillis sont suffisants, et à ce que toute nouvelle opération menée par les forces de sécurité respecte pleinement le droit international relatif aux droits humains.

Par Godé Kalonji 

Aucun commentaire: