La liste
des 50 personnes, premiers
bénéficiaires de la loi
d’amnistie rendu publique le samedi dernier suscite des réactions dans les
différents états –majors des partis politiques et des organisations de la
société civile, pour fustiger la manière dont la liste a été confectionnée.
Dans une
déclaration faite hier à Kampala où la plupart des cadres de cet ex-mouvement
rebelle résident après leur mise en déroute par les Fardc grâce au soutien de
la Monusco, le M23, s'en est pris au gouvernement congolais qu'il a accusé de
violer la loi d'amnistie.
Ce qui
provoque la colère de l'ex-chef rebelle est la promulgation par le gouvernement
d'une liste de près d'une centaine de membres du M23 non éligibles, dont le
chef militaire de l'ex-rébellion, le général Sultani Makenga, et d'autres hauts
gradés accusés de graves exactions dans la province du Nord-Kivu.
Le M23
fait allusion à une loi promulguée en février dernier et qui consacre une
absolution pour les responsables de faits insurrectionnels, de faits de guerre
et d'infractions politiques.
Cette loi
qui a suscité une controverse avant son adoption exclut en revanche les auteurs
présumés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et autres violations
graves des droits de l'homme, comme celles relevant de la compétence de la Cour
pénale internationale, CPI.
Selon le
bras politique de l'ex-rébellion, le gouvernement congolais a violé la loi
d'amnistie en écartant d'office une centaine de ses membres.
Le
président politique du mouvement, Bertrand Bisimwa a indiqué dans un communiqué
de presse que la liste des 50 personnes, premiers bénéficiaires de la loi
d’amnistie a été confectionnée avant.
"C'est
une violation flagrante de la loi d'amnistie et des déclarations (de paix) de
Nairobi," s'est insurgé M. Bisimwa dans un communiqué. Cette liste avait
été promulguée avant même l'adoption de la loi, dit-il.
"Notre
Mouvement condamne cette tentative de torturer méchamment la loi pour la rendre
personnelle." menace –t-il.
En fin décembre 2013 à Nairobi,
Kinshasa, le mouvement rebelle et le médiateur ougandais que dirigeait le Dr
Walter Chyprus Kiyonga avaient
formellement mis fin au conflit. Et Kinshasa s'était alors notamment engagé à
voter une loi d'amnistie "qui n'est pas une amnistie générale et qui ne
porte que sur les faits de guerre et d'insurrection". Dans cette liste de
50 personnes présentée par Kinshasa, 15 dignitaires de ce mouvement rebelle ont
été amnistiés dont Me René Abandi, avocat
au Barreau de Milan et chef de la délégation du M23 aux négociations de
Kampala.
St/Mise au point du M23 sur le cas Roger Lumbala
Depuis Kampala où il se
trouve, le Porte-parole du Mouvement du M23, Rigobert Amani Kabasha a fait une
mise au point sur le dossier Roger Lumbala à propos de la loi sur l’amnistie.
« Notre Mouvement
suit avec intérêt les débats alimentés par les acteurs sociopolitiques du pays
à travers la presse autour du statut de Monsieur Roger LUMBALA au sein du
M23.En vue d'éclairer les lanternes à ce sujet, le Mouvement du 23 Mars se fait
l'obligation de rendre publique la mise au point suivante:
01. Monsieur Roger
LUMBALA n'a jamais adhéré au Mouvement du 23 Mars et n'en est pas membre;
02. L'intéressé compte
parmi les personnalités de l'opposition politique, de la société civile et de
la diaspora invitées par le Mouvement du 23 Mars pour prendre part aux
négociations de Kampala au même titre que ceux y conviés par la partie adverse,
le Gouvernement, dont Christian BADIBANGA, François MWAMBA, etc.
03. Les fonctions
assumées par les invités de l'un comme de l'autre camp n'ont eu aucune
incidence sur leur statut de membre de l'opposition politique, de la société
civile ou de la diaspora;
04. C'est le lieu
d'éviter toute confusion entre les activités personnelles de l'intéressé ou son
statut de membre de l'opposition politique congolaise avec notre Mouvement qui
est actuellement en pleine mutation conformément aux engagements du 12 Décembre
2013 à Nairobi;
05. Le Mouvement du 23
Mars reste reconnaissant à l'égard de cet acteur de la scène politique
congolaise à qui nous présentons nos sincères remerciements pour son apport
substantiel dans le règlement pacifique du conflit qui nous a opposé au
Gouvernement de la République », conclu Rigobet Amani Kabasha dans sa mise
au point fait à Kampala le 18 Avril 2014.
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