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Pour l’Asadho, l’éventuelle révision
constitutionnelle qui tendrait à modifier certaines dispositions de la
Constitution en instaurant le mode de vote indirect pour l’élection de certains
responsables politiques dont le Président de la République a de quoi inquiéter.
L’inquiétude de l’Asadho se fonde sur le fait que cette
révision viserait à donner la possibilité au Président Joseph Kabila de briguer
un troisième mandat, en violation de la Constitution en vigueur.
L’Ongdh explique dans sa lettre
adressée aux diplomates accrédités à
Kinshasa que le mode d’élection au suffrage indirect des responsables
politiques tel que souhaité par le camp
Kabila est de nature à favoriser le système d’achat de consciences et de
corruption. Pratiques qui avaient
caractérisé l’élection de certains sénateurs et gouverneurs
des provinces par les Assemblées Provinciales sous la législature de 2006-2011.
Ces pratiques ne peuvent que fausser le jeu démocratique en amenant au pouvoir
des hommes et femmes affairistes et peu soucieux d’impulser la démocratie dans
l’intérêt de tous, ajoute Me JC Katende dans cette lettre.
« La révision des dispositions de
la Constitution actuelle qui garantit l’alternance politique risquerait de
plonger notre pays dans une autre crise politique, alors que celle relative à
l’élection de 2011 n’est pas encore résolue », fait remarquer l’ASADHO qui
craint que cela finisse par donner raison à ceux qui pensent qu’en
République Démocratique du Congo, il est impossible d’accéder au pouvoir par
voie démocratique, et sans recourir aux armes, ajoute Me Katende.
Entant qu’organisation citoyenne, l’Asadho
estime qu’il est de son devoir d’écrire aux diplomates occidentaux et africains
accrédités en RDC, pour leur faire part
de la situation, afin que ces derniers fassent tout ce qui est en leur pouvoir,
pour éviter la révision des dispositions de la Constitution dont on parle de
plus en plus à Kinshasa. Car, seul le respect de la Constitution consolide la
démocratie et favorise l’alternance au pouvoir.
Depuis 1991, l’Association Africaine de
défense des Droits de l’Homme(ASADHO) travaille assidument à l’instauration
d’un Etat de droit en République Démocratique du Congo. Le combat de l’Asadho pour l’Etat de droit est
justifié par la conviction qu’il est le seul moyen de garantir la
sécurité aux citoyens, le développement démocratique des institutions,
d’assurer la stabilité politique, la paix et la sécurité juridique des
investissements tant nationaux qu’internationaux dans notre pays.
Pour voir cet Etat de droit instauré en RDC,l’Asadho compte sur l’assistance
de tous les partenaires tant bilatéraux que multilatéraux de la RDC . Raison
pour laquelle l’Ongdh a adressé cette correspondance aux ambassadeurs
accrédités en RDC, dans le souci d’attirer leur attention sur le danger que le
régime actuel à Kinshasa fait planer à nouveau sur le pays cher à Patrice Emery
Lumumba. Il est aussi question dans cette démarche de soutenir tous les démocrates, qu’ils soient de
la majorité présidentielle, de l’opposition ou de la société civile, qui veulent
voir le Président Joseph Kabila respecter les principes de l’alternance politique
inscrits dans la Constitution.
S’il est vrai que certains Etats
africains et occidentaux ont soutenu la rébellion conduite par Laurent Désiré
Kabila contre le Président Mobutu en 1996, il est aussi vrai que ces pays étaient impliqués à
différents niveaux pour que l’Accord de Sun City soit signé, et que le
Gouvernement de transition soit mis en place. Ce qui avait conduit à
l’organisation des élections de 2006.
Après avoir analysé tous ces événements
avec un certain recul, l’Asadho pense aussi que
sans l’implication des partenaires bilatéraux et multilatéraux de la RDC,
les différents belligérants qui s’affrontaient dans ce pays ne pouvaient
négocier la paix ni accepter d’aller aux élections.
Tout en rappelant l’apport des pays occidentaux et africains qui avaient
contribué à l’obtention de l’Accord de Sun City, qui est à la base du processus
démocratique actuel, l’Asadho invite la communauté internationale à s’impliquer
dans la résolution de la crise qui pointe à nouveau à l’horizon 2016, pour que
le Président Josep Kabila et son entourage ne mettent pas en péril les acquis
démocratiques.
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