Dans une lettre ouverte adressée aux membres de la Majorité Présidentielle(MP) considérés comme des démocrates, l'Association Africaine de défense des droits de l'Homme(ASADHO) invite ces derniers à s'opposer contre le troisième mandat de Joseph Kabila.
« Nous demandons à tous les démocrates de la Majorité Présidentielle de se désolidariser de tous leurs collègues qui veulent que le Président Joseph KABILA se représente en 2016 en violation de la Constitution. », a écrit Me Jean Claude Katende, le président national de l'Asadho.
L'Ongdh a , dans plusieurs correspondances adressées aux caciques du régime à s'impliquer pour qu'il ait l'alternance au pouvoir en 2016 après le dernier mandat de Joseph Kabila. Ces appels ont été interprétés d'une manière diverse dans le rang de la MP accusant parfois l'Asadho de faire le jeu de l'opposition Tshisekediste.
Depuis cet appel, Asadho constate que plusieurs membres de la Majorité Présidentielle se prononcent contre un troisième mandat du Président Joseph KABILA, ce qui contribue énormément à la consolidation de la culture de démocratie et ouvre des perspectives pour l'alternance au pouvoir en 2016.
Le cas du Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) qui a été le premier parti politique de la Majorité Présidentielle qui s'est opposé à la ligne de conduite que les ténors du Parti du
Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie(PPRD) , tel qu' Aubin MINAKU et Evariste BOSHAB voulaient imposer en rapport avec la révision de la Constitution, et a réclamé un débat au sein de la Majorité Présidentielle sur cette question.
Courage au MSR et au Bâtonnier JC Muyambo
Etant donné que le débat démocratique n'a jamais été au rendez-vous lors des réunions qui se tiennent à KINGAKATI, où seul le Président Joseph KABILA communique son point de vue à tous les partis politiques de la Majorité Présidentielle sans donner à d'autres membres de la Majorité l'occasion de dire ce qu'ils pensent, Asadho félicite les responsables du MSR pour leur courage politique.
Malgré qu'ils ne soient pas allés jusqu'au bout de leur logique, en maintenant leur opposition à un autre mandat du Président de la République ou en quittant la Majorité Présidentielle à cause de divergence de vue, le MSR est pour l'histoire le seul parti politique qui a osé, note Me Jean Claude Katende.
Après le MSR, d'autres personnalités de la Majorité ont continué à prendre leur distance vis-à-vis de la révision de la Constitution. Le cas le plus frappant est celui de Monsieur Jean Claude Muyambo, Président de la Solidarité Congolaise pour la Démocratie et le Développement qui s'est prononcé courageusement contre la révision de la constitution et contre un autre mandat pour le Président, Joseph Kabila.
Tirant conséquence de cette position, il a quitté la Majorité Présidentielle.
Quelles que soient les raisons qui l'ont poussé à prendre pareille position, Asadho loue le courage de cet homme qui a pris le risque de dire tout haut ce que beaucoup de membres de la Majorité disent tout bas.
Pour cette étape vers la consolidation de la démocratie en République Démocratique du Congo, Jean Claude Muyambo est entré de l'histoire par la grande porte, martèle Me Katende.
Signe avant cureur
L'Asadho estime que les déclarations faites, au mois de décembre 2014 à Lubumbashi, par Moise Katumbi Chapwe et Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, respectivement Gouverneur de la province du Katanga et Président de l'Assemblée provinciale, ont aussi appuyé la thèse défendue par l'Ongdh selon laquelle un autre mandat du Président Joseph Kabila ne conduirait le
pays qu'à des troubles socio – politiques inutiles.
Les représailles (la fermeture de sa télévision…)dont
JC Muyambo est victime de la part du Gouvernement et les intimidations que subissent d'autres personnalités de la Majorité présidentielle qui se prononcent contre le troisième mandat du Président Joseph Kabila, de la part de la Police Nationale Congolaise, des Services de sécurité ou de la justice, ou des inconnus, sont une preuve que la Majorité au pouvoir n'est pas prête à jouer le jeu de la démocratie jusqu'au bout, affirme le président national de l'Asadho.
« Nous rappelons aux agents de la Police Nationale Congolaise, des Services de sécurité et des parquets, qui exécutent des ordres manifestement illégaux, d'où qu'ils viennent, et qui portent atteinte aux droits fondamentaux des autres congolais qu'ils rendront compte de leurs actes un jour ou un autre. », lance t il.
Il a fait savoir que l'ASADHO et d'autres institutions de protection des droits humains documentent au jour le jour toutes les atteintes aux droits fondamentaux qu'ils commettent dans l'exercice de leur fonction.
« Nous les appelons à agir dans les limites de la loi et à laisser les congolais quelle que soit leur appartenance
politique s'exprimer librement sur les questions d'intérêt national dont celui relatif à la révision de la constitution et à l'alternance politique. », conseille t il.
« Notre appel est de vous inviter à vous désolidariser de ceux qui veulent donner au Président Joseph KABILA un troisième mandat. Un mandat de plus pour le Président Joseph KABILA, ce n'est pas possible », conclut Me JC Katende.
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